Poupées Maudites : Elizabeth et Robert, les "Mariés de l'Au-delà"

Sous les projecteurs d'un concours de l'étrange, deux poupées rivalisent désormais pour obtenir le titre de la plus hantée.

D'un côté, Elizabeth, la mariée maléfique du Royaume-Unis. De l'autre, Robert, le mousse diabolique Américain ; Deux poupées, deux continents, mais une même malédiction !

Elizabeth et Robert - Des origines Mystérieuses

Lee Steer, enquêteur paranormal britannique, a déboursé la coquette somme de 866 livres sterling (environ 1000€) pour acquérir en 2017, Elizabeth sur eBay, une poupée de porcelaine au visage délicat qui porte une robe de mariée en satin de couleur ivoire, d'un style Victorien ou Édouardien.

L'histoire d'Elizabeth reste floue. Certains murmurent qu'elle aurait subi les foudres d'un homme cruel, d'autres évoquent un mariage qui aurait viré au cauchemar.

En 1904, un enfant américain originaire de Floride, Robert Eugene Otto, surnommé Gene, reçoit la poupée Robert dont les origines sont enveloppées de mystère. Selon la version la plus répandue, ce jouet lui aurait été offert comme cadeau d'anniversaire par son grand-père, qui l'aurait acheté lors d'un voyage en Allemagne. Une autre version raconte qu'une servante de la famille Otto, d'origine afro-caribéenne et adepte du culte vaudou, aurait utilisé la poupée pour jeter une malédiction sur ses employeurs.

Dès que l'on pose les yeux sur Robert, son style épuré évoque immédiatement les jouets en laine de bois traditionnels, couramment utilisé pour rembourrer les poupées et peluches au début du XXème siècle. Son visage sans expression particulière, se distingue par une petite bouche en demi-cercle, un nez minuscule réduit à un simple point noir, et deux yeux noirs parfaitement ronds.

Coiffé d'un béret, il est vêtu d'une vareuse blanche ornée d'un col marin carré, bleu marine et bordé de liserés blancs, rappelant l'uniforme des matelots du début du XXe siècle. Pourtant, ce moussaillon n'a rien d'un jouet ordinaire. Derrière son apparence inoffensive, la poupée a semé la peur pendant des décennies.

Elizabeth - Le règne de la terreur

Contrairement à l'élégance que suggère sa robe, Elizabeth ne fait pas dans la dentelle.  Alarmes qui se déclenchent sans raison, objets qui se déplacent, appareils électroniques qui s'affolent, le musée dans lequel elle a élu domicile subit régulièrement ses caprices.

Mais Elizabeth semble surtout avoir une réelle aversion pour la gent masculine, une vingtaine d'hommes, seraient ainsi les victimes de sa fureur vengeresse ...

En aout 2024, son actuel propriétaire aurait lui-même subi les assauts de sa haine envers les hommes. Alors qu'il menait une enquête paranormale avec sa compagne dans la "salle de la poupée mariée" du musée des objets hantés qu'il possède à Rotherham, dans le Yorkshire du Sud, en Angleterre, il aurait ressenti une brûlure au cou et découvert des griffures en forme de pentagramme dans son dos.

Musée de la tour East Martello de Key West ©Averette.  Robert la poupée ©Cayobo.  Couloir d'accès à la salle d'exposition de Robert 

Robert - Quand le Diable dicte sa loi

On raconte que la poupée se déplaçait toute seule dans la maison, qu'elle clignait des yeux ou qu'elle tournait la tête, qu'elle saccageait souvent la chambre de Gene, qu'elle mutilait les poupées de Myrtle, sa petite sœur...

Des voisins affirmaient avoir vu Robert les observer depuis les fenêtres en l'absence de la famille.

Des meubles étaient renversés sans explication, des bruits venus de nulle part se faisaient entendre. Mais le plus impressionnant reste la relation quasi obsessionnelle qu'entretenait Gene avec son jouet. À maintes reprises, sa mère l'entendait s'agiter dans sa chambre et le retrouvait tétanisé devant la poupée ou en pleine discussion, comme si elle était vivante.

Elizabeth et Robert unis par la torpeur et pour le pire !

Depuis 1994, Robert peut s'enorgueillir d'être devenu une attraction touristique en Floride ! Offert au Musée Fort East Martell de Key West par Mme Reuter, âgée de 10 ans lorsque sa famille a emménagé dans l'ancienne maison des Otto en 1974, elle avait, malgré de nombreuses expériences effrayantes, gardé la poupée jusqu'à ses trente ans.

Aujourd'hui, le personnel du musée veille à ne pas heurter la sensibilité de Robert en faisant preuve d'une grande bienveillance à son égard. Certains employés lui laissent des bonbons à la menthe dans la vitrine le soir et ne retrouvent que les emballages vides le matin. Une employée du musée aurait même senti quelque chose lui "botter les fesses" alors qu'elle était seule dans la pièce avec Robert ! Des rires d'enfants et des bruits de coups contre la vitre auraient également été entendus, comme si la poupée essayait d'attirer l'attention.

Les visiteurs sont régulièrement troublés par les facéties de Robert, qui semble prendre un malin plaisir à dérégler les appareils photos et autres caméras. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux lui envoient des lettres d'excuses, persuadés d'avoir eu toutes sortes de problèmes après l'avoir photographié sans permission. Ces lettres tapissent aujourd'hui les murs de la salle d'exposition !

Et si, au-delà de leur rivalité pour le titre de la poupée la plus hantée, une autre destinée les attendait ? Elizabeth, la mariée vengeresse, et Robert le Diable, maudits pour l'éternité, ne sont peut-être pas simplement des adversaires condamnés à s’affronter.

Et si, contre toute attente, ils formaient le couple parfait, les "Mariés de l'Au-delà" ?

Ensemble, unis par leur malédiction commune, ils régneraient sur un royaume dans lequel les cauchemars prennent vie...

© Alain Firegnieline 

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